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Les entreprises sociales et solidaires recrutent

  • hgaultier
  • 11 janv. 2022
  • 4 min de lecture

ESS : pourquoi les entreprises sociales et solidaires recrutent des cadres du privé lucratif

Publié le 14 novembre 2019 Elodie Buzaud. Source cadremploi

Avec près de 17 000 postes proposés aux cadres l’an passé, les entreprises du secteur social et solidaire diversifient leurs recrutements pour faire face à leur transformation. Elles cherchent à attirer des candidats lassés de la seule course au profit. Cadremploi a mené l’enquête afin de comprendre les véritables raisons qui expliquent le boom des offres dans ce secteur. Nouveaux métiers, quête de rentabilité économique, concentration des acteurs… On vous aide, le cas échéant, à postuler les yeux grand ouverts.


  1. A nouveaux métiers, besoin de nouvelles compétences

  2. Des structures en quête de rentabilité économique

  3. Concentration des acteurs et changement d’échelle

  4. Les cadres, eux-mêmes moteur du changement ?


Les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) recrutent des cadres : pas moins de 17 000 offres d’emploi ont été publiées par ce secteur en 2018, selon une étude publiée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) fin 2019. Soit autant que dans la distribution généraliste, les activités comptables ou juridiques, ou encore, la mécanique-métallurgie. Jusque-là rien de bien nouveau : les structures de l’ESS ont besoin d’ingénieurs et de cadres pour poursuivre leur développement, remplacer les départs en retraite – 600 000 prévus d’ici à 2020 – , les départs naturels, etc. Mais pour quelles autres raisons cherchent-elles aujourd’hui à attirer des cadres issus du secteur privé lucratif ?

A nouveaux métiers, besoin de nouvelles compétences

« Nous recherchons des profils du secteur privé lucratif parce qu’ils ont pu y développer des compétences et/ou des méthodes de travail que nous recherchons et que nous ne trouvons pas forcément facilement dans le secteur de l’ESS », explique Thierry Lethuillier, secrétaire général de Max Havelaar France. L’association spécialisée dans le développement des filières agricoles des pays du Sud (35 salariés) recrute une douzaine de cadres en 2019, dont des spécialistes des systèmes d’information, du big data, de l’évaluation d’impact, de la blockchain…

Thibault Ronsin, directeur des ressources humaines du Groupe SOS (15 000 salariés) fait le même constat : « nous recrutons 40 chefs de projet seniors transverses pour des activités assez innovantes d’entrepreneuriat social pour nos entités Silver Fourchette, Plateforme I et Wemoov. Ce sont des métiers nouveaux, peu connus, dans des environnements innovants donc ce n’est pas toujours facile de trouver les personnes avec les compétences et l’agilité nécessaire sur ces postes-là. »

>> Retrouvez des offres du secteur en tapant les mots clés "social et solidaire" dans notre moteur de recherche d'offres d'emploi

Des structures en quête de rentabilité économique

Si les profils innovants sont difficiles à trouver et incitent les structures de l’ESS à ouvrir leur périmètre de recrutement, il est des profils qu’elles préfèrent tout droit venus du privé lucratif : les financiers et gestionnaires. « Nous avons recruté un ancien consultant d’un cabinet de conseil en organisation, il nous permet aujourd’hui de nous engager dans une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, une compétence qui nous faisait cruellement défaut et dont nous avons besoin pour poursuivre notre développement », témoigne Thierry Lethuillier de Max Havelaar.

« Depuis trois ans, il y a notamment une très forte demande dans l’ESS de profils de responsable administratif et financier, de directeur administratif et financier et d’experts en levée de fonds privés, constate Pierre Fournir, directeur du recrutement chez Orientation Durable, cabinet spécialisé dans l'ESS. Pourquoi un tel intérêt pour les métiers du chiffre ? « Il faut dire que, depuis trois ans environ, certaines subventions s’arrêtent, » explique l'expert du secteur. Les structures historiques doivent trouver une rentabilité économique. » D’autant que les politiques publiques récentes ont engendré une baisse des dons : - 4,2 % en 2018, selon le baromètre de la générosité 2018 de France générosités publié en avril 2019.

Les structures de l’ESS ont besoin de profils de managers opérationnels, expérimentés, orientés business.

Benjamin Roger

Concentration des acteurs et changement d’échelle

L’ouverture de l’ESS aux cadres venus d’horizons divers s’explique aussi par le changement d’échelle que connait le secteur. « Le secteur de l’ESS connaît aujourd’hui un phénomène de concentration de ses acteurs, encore majoritairement de petites tailles, constate Benjamin Roger, responsable de l’Observatoire national de l’ESS qui vient de publier sa note de conjoncture 2019 sur l’emploi dans l’ESS. Les structures de l’ESS ont donc besoin de profils de managers opérationnels, expérimentés, orientés business. »

Dans le même temps, « depuis son ouverture à l’entrepreneuriat social dans les années 2000 et aux entreprises à finalité lucrative limitée, moins dépendantes de soutien public que les structures historiques de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles et fondations), le secteur a vu ses effectifs augmenter : 71 100 emplois ont été créés rien qu’entre 2010 et 2018 par les entreprises de l’ESS », indique Benjamin Roger. Le secteur compte aujourd’hui 2,4 millions de salariés, soit 14 % des emplois privés.

Les cadres, eux-mêmes moteur du changement ?

Les initiatives favorisant le transfert des profils issus d’entreprises privées lucratives vers des structures sociales et solidaires ont contribué à faire accepter aux uns des rémunérations moins élevées et aux autres l’intérêt d’une diversification des profils. En 2011, Pro Bono Lab commençait à proposer du bénévolat et du mécénat de compétences entre entreprises conventionnelles et structures de l’économie sociale et solidaire. « Lorsqu’elles changent d’échelle, les entreprises de l’ESS ont besoin de compétences en RH ou en finance par exemple, et n’ont pas toujours les moyens de se les payer au départ, nous leur mettons donc les compétences à disposition, gratuitement », explique Sonia Lourenço, directrice du développement à Pro Bono Lab, qui a mobilisé 5 658 volontaires dans 556 structures à finalité sociale.

En 2015, le programme d’accompagnement On Purpose commençait lui aussi à mettre à disposition des structures de l’ESS des cadres issus du privé lucratif en France. « Nous proposons aux structures de l’ESS des cadres avec de très bons profils issus du privé lucratif pour des missions de six mois rémunérées au Smic », explique Florian D’Inca, en charge de la communication et du recrutement des cadres à On Purpose. Quatre ans après le lancement du programme, 150 cadres ont fait leur transition du privé lucratif vers l’ESS. « Nous avons des retours de cadres que nous avons accompagnés qui nous disent qu’aujourd’hui leurs structures recrutent des profils comme les leurs à l’époque », se réjouit Florian D’Inca.

Elodie Buzaud Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.



 
 
 

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